Sur quoi repose le monde : la nature sauvage comme source de réflexion et d’émerveillement


Après son Petit traité de philosophie naturelle, Kathleen Dean Moore revient avec Sur quoi repose le monde, un nouvel essai dans lequel l’écrivaine et professeure de philosophie nous livre ses méditations sur la beauté du monde et plus particulièrement de la nature sauvage.

Au gré de souvenirs, d’anecdotes, de réflexions philosophiques ou de méditations, la philosophe développe une pensée sur ce que signifie aimer un lieu, ce que cela peut représenter théoriquement et concrètement, et sur les liens entre aimer un lieu et aimer une personne.

On suit donc l’autrice, une professeure de philosophie qui enseigne la semaine à l’université et part se plonger en famille dans la nature sauvage le weekend, construisant ainsi des passerelles entre les deux. Son propos se développe au fil de chapitres plus ou moins longs dans une pensée ordonnée en thématiques, allant de sa jeunesse au présent en passant par l’enfance de ses enfants désormais adultes, sans suivre de chronologie pour autant. Des descriptions à la fois précises et poétiques de la nature qui prennent parfois des accents de méditation contemplative.

Elle pose sur la nature, la faune, et la flore un regard à la fois éveillé et fasciné, la sagesse de la philosophe et l’émerveillement d’un enfant. Convoquant d’une part les penseurs comme Aldo Leopold ou Henry David Thoreau et ses souvenirs d’autre part, ses textes sont emplis de clairvoyance mais aussi d’émotions. Si souvent le ton s’y veut plutôt positif et émerveillé, elle ne manque pas de s’alarmer de l’influence de la société moderne sur les écosystèmes. On ne peut s’empêcher de partager sa douleur lorsqu’elle se retrouve face à la forêt dense de son enfance désormais réduite en cendres.

Une vraie réflexion davantage naturaliste qu’écologiste, des textes pleins de sagesse, de poésie, d’émerveillement et de bon sens, et un plaisir de lecture qui donne des envies d’évasion au coeur de la nature sauvage en bottes et ciré jaune.

À découvrir aux éditions Gallmeister.

Par Jérémy Mercier